L’aile déchirée

Epopée poétique

❞ Adrien Guitton compose le portrait d’une jeunesse emportée par les ivresses de l’espoir et de l’idéal, une voix nouvelle et à découvrir dans l'intimité de la petite salle de l'Athénée. Aspirant à stimuler l’imaginaire du spectateur, le jeune auteur et metteur en scène Adrien Guitton a réuni une (pas moins jeune) troupe de comédiens, pour proposer un spectacle en forme "d’apologie du présent, de la joie, et de l’action". L’Aile déchirée, histoire d’un espoir amoureux, se veut aussi hymne à l’amour. Convoquant tour à tour un fiancé, une promise, un coryphée et un duo de clowns, Adrien Guitton compose le portrait d’une jeunesse emportée par les ivresses de l’espoir et de l’idéal, livrée aux épanchements de l’amour, de l’alcool, de la violence du monde… "Je souhaite amener le spectateur à un endroit entre le rêve et la réalité, entre un conte et une tragédie, entre une immersion totale et une distanciation nette", écrit Adrien Guitton, voix nouvelle et à découvrir.

Théâtre de l'Athénée Louis-Jouvet

D'où ça part et pourquoi ?

Dans la mythologie grecque, l’Espoir est le seul des maux contenus dans la boîte de Pandore qui y reste. Cette énigme m’a questionné. L’espoir est-il un mal? On nous a pourtant appris que c’était une bonne chose…?
J’ai remarqué, personnellement, qu’espérer quelque chose m’a toujours éloigné de cette chose et du présent. L’espoir peut constituer une fuite devant l’action, une protection contre la vie, et ainsi ce serait uniquement lorsque nous ne nous nourissons plus aucune attente que le présent serait à portée de main. En ce sens, la pièce se veut être un manifeste pour l’action, contre la passivité. Car ce goût que nous avons pour l’attente me semble malheureux, voire même dangereux. L’espoir étant – avec la conscience de la mort – la seule chose qui différencie l’Homme de l’animal,le plus grand espoir serait d’en être libéré.
Cette pièce parlant principalement d’un espoir amoureux et de la perte d’un véritable amour possible, l’objectif est aussi que le spectateur n’ait qu’une envie en sortant de la salle : dire «je t’aime» aux personnes auxquelles il tient. C’est essentiel. Rien ne nous attend et rien ne nous attendra jamais, que la mort; et l’unique chose splendide de cette vie, c’est précisément de vivre le plus possible dans l’instant présent, et aimer.

Adrien Guitton

"Ils poursuivent toujours l’amour sans qu’il soit réciproque, comme chez les personnages de Racine, justement, parce que cet amour donne des ailes. (...) Un chœur émerge tout à fait lorsqu’un chant polyphonique est entamé. Le chant est envoûtant et donne le ton de la touche merveilleuse et fantastique flottant dans la pièce. Le travail de mise en voix dans les dialogues est fascinant, d’une justesse remarquable, les caractères des personnages émergent à ce moment-là. De même, la voix de baryton d’un des comédiens sert remarquablement bien la figure autoritaire du père de la jeune femme faisant patienter un jeune homme qui lui fait la cour. La langue utilisée vise la profondeur, elle n'est pas à la recherche d'une poésie illusoire, mais d'une poésie du réel comme en témoigne cette traque de l'ange aperçu au bord du lac. Elle dit clairement les métaphores, sans détour, lorsqu’une jeune femme s'apprête à être "dévorée"."

Ondine Marin - Le souffleur

❞ Une femme aime un homme qui aime une autre femme qui aime un autre homme… Racine n’est pas loin, mais peu importe : l’auteur arrive à nous passionner avec cette simple équation. Grâce sans doute à la sobriété (nouvelle) de son écriture, à la mise en scène inventive, et surtout au jeu inspiré des comédiens. Il y a aussi une mère qui s’inquiète pour son fils, une jeune fille affligée d’un père-ogre menaçant. Un amoureux « tout de noir vêtu » à la voix déchirante… L’auteur prend prétexte qu’on se trouve à un moment dans un cabaret tenu par une maîtresse-femme pour nous gratifier de quelques chansons bien venues. Le suspense règne, le jeu est épidermique et l’enjeu, ce fameux enjeu du « qui va rester avec qui ? » fonctionne à plein. Le temps est suspendu : on aimerait, pour le coup, que cela dure encore. La moralité semble être : On aime QUI vous aime. Encore que ce soit loin d’être aussi simple."

Gérard Noël - Regarts

Mise en scène & écriture

Adrien Guitton

Comédien.ne.s

Le chanteur / L’ami : François Gardeil
Le client séducteur / Le coryphée : Hugo Jasienski
Le Fiancé / Le choreute : Martin Karmann 
La jeune femme : Marie-Caroline Le Garrec
L’amie / Le deuxième clown : Laura Segré
La tenancière / La mère – Gaia Singer
La fiancée / Le premier clown : Laurène Thomas 
Le jeune homme – Loris Verrecchia

Costumes

Hollie Barrett
Odélia Rabusseau

Création musicale

Florent Sénia

Lumière 

Denis Koransky

Scénographie

Julie Bettarel